E-parcours : des outils régionaux pour faciliter la coordination
Aurélie Pasquelin
Piloté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), le programme e-Parcours pousse chaque région française à développer son outil numérique pour la coordination des parcours de santé. En Bourgogne-Franche-Comté, la solution territoriale eTICSS compte ainsi plus de 37 000 dossiers.
Intégré à la trajectoire nationale et la feuille de route du numérique en santé, le programme e-Parcours prévoit le déploiement d’outils numériques pour la coordination des parcours de santé dans les différentes régions françaises. Financé et piloté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), il est ainsi décliné au niveau local par les Agences Régionales de Santé (ARS). S’appuyant sur les anciens programmes PAERPA (Personnes âgées en risque de perte d'autonomie) et TSN (Territoires de Soins Numériques), e-Parcours prend plusieurs formes, Paaco-Globule en Nouvelle-Aquitaine, eTICSS en Bourgogne-Franche-Comté, Gwelenn et Mobil’eTY by Globule en Bretagne… Le point commun entre ces dispositifs ? Tous inscrivent la gestion des parcours de soins dans une dimension collégiale et prennent pour l’essentiel leurs racines dans les Dispositifs d’Appui à la Coordination (DAC) et les collectifs de soins tels que les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS).
eTICSS, la déclinaison de e-Parcours en Bourgogne-Franche-Comté

Qu’ils exercent en ville ou l’hôpital, les professionnels de santé peuvent ainsi se connecter au dossier du patient, partager des notes de suivi, des alertes, un agenda, disposer d’une vue globale sur les traitements en cours, échanger des informations par messagerie instantanée ou, tout simplement, retrouver la liste des autres professionnels participant à la prise en charge du patient. « En centralisant ces informations, eTICSS leur permet de gagner du temps, quels que soient leurs besoins : les professionnels libéraux utilisent par exemple davantage la messagerie instantanée sécurisée, et les médecins hospitaliers, le partage de comptes-rendus médicaux », détaille Clément Carlin. Déjà adoptée par de nombreux professionnels, la plateforme se développe encore, accueillant régulièrement de nouveaux utilisateurs et surtout de nouvelles structures, telles que les EHPAD, les SSIAD ou les SSAD. « L’objectif est réellement de pouvoir accéder, à travers une interface unique, à l’ensemble des informations relatives au parcours de la personne », insiste le chargé de projet.
Les DAC, premiers utilisateurs des plateformes e-Parcours

Un complément utile aux solutions nationales
« Pour le patient, l’un des avantages marquants de l’utilisation d’eTICSS par les professionnels de santé a certainement trait à la diminution des demandes répétées d’informations, mais aussi à la création d’un plan de soins personnalisé », complète Clément Carlin. Afin d’élargir toujours plus les usages, cette plateforme est également dotée de parcours spécifiques pour le diabète, le post-AVC, l’obésité, le sport-santé, les allergies…
D’autres services numériques sont également disponibles via eTICSS. C’est par exemple le cas du Répertoire Opérationnel de Ressources (ROR), de Via Trajectoire ou de MSSanté, qui permettent ainsi à la plateforme de « s’inscrire pleinement dans la démarche globale de promotion de la e-santé », précise Clément Carlin. Il estime à ce titre que les outils régionaux tels qu’eTICSS sont « complémentaires » aux solutions numériques nationales. « Là où le Dossier Médical Partagé porte clairement sur le partage de données non structurées et finalisées, la plateforme eTICCS favorise les échanges de données structurées et ponctuels pour un suivi coordonné », explique-t-il.
D’autres services numériques sont également disponibles via eTICSS. C’est par exemple le cas du Répertoire Opérationnel de Ressources (ROR), de Via Trajectoire ou de MSSanté, qui permettent ainsi à la plateforme de « s’inscrire pleinement dans la démarche globale de promotion de la e-santé », précise Clément Carlin. Il estime à ce titre que les outils régionaux tels qu’eTICSS sont « complémentaires » aux solutions numériques nationales. « Là où le Dossier Médical Partagé porte clairement sur le partage de données non structurées et finalisées, la plateforme eTICCS favorise les échanges de données structurées et ponctuels pour un suivi coordonné », explique-t-il.
Vers plus d’interopérabilité
Une meilleure articulation entre tous ces outils, nationaux et régionaux, est d’ailleurs dans les cartons. Si, à l’heure actuelle, les professionnels de santé doivent alimenter distinctement le DMP et eTICCS, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté compte, à terme, favoriser encore plus les échanges en instaurant des passerelles entre ces deux solutions, et même plus largement avec Mon Espace Santé. « Les professionnels de santé ne s’identifieront qu’une seule fois pour avoir accès à tous ces services », note Clément Carlin en insistant sur la « nécessité de développer l’interopérabilité » entre les différents outils. Celle-ci existe d’ailleurs déjà entre eTICSS et les systèmes d’information hospitaliers de la région, ce qui lui permet de récupérer facilement l’identité des patients, les documents médicaux et, à terme, les mouvements associés.
« Pour poursuivre et consolider cette démarche, nous sommes actuellement en contact avec des éditeurs et des intégrateurs afin de mettre cette même interopérabilité en place auprès des établissements médico-sociaux, dont les EHPAD », poursuit le responsable en concluant : « Si l’interopérabilité ne peut être totale, compte tenu de la spécificité de chaque outil, elle représente pour autant un enjeu central et crucial, pour notamment faciliter l’appropriation des outils numériques, qui sont eux-mêmes des atouts indéniables pour assurer des prises en charge plus fluides ».
Article publié dans l'édition de février 2022 d'Hospitalia à lire ici.
« Pour poursuivre et consolider cette démarche, nous sommes actuellement en contact avec des éditeurs et des intégrateurs afin de mettre cette même interopérabilité en place auprès des établissements médico-sociaux, dont les EHPAD », poursuit le responsable en concluant : « Si l’interopérabilité ne peut être totale, compte tenu de la spécificité de chaque outil, elle représente pour autant un enjeu central et crucial, pour notamment faciliter l’appropriation des outils numériques, qui sont eux-mêmes des atouts indéniables pour assurer des prises en charge plus fluides ».
Article publié dans l'édition de février 2022 d'Hospitalia à lire ici.